MENACE D’ACCOUCHEMENT PREMATURÉ (MAP)
et OUVERTURE PRECOCE DU COL UTERIN
La plupart des grossesses gémellaires se passent très bien, pour le plus grand bonheur des parents. Mais le plus gros risque reste la menace d’accouchement prématuré dû à une ouverture du col de l’utérus trop précoce, du fait des tensions plus élevées que l’utérus subit par rapport à une grossesse simple. Des préconisations simples, mais efficaces, comme du repos, permettent de retarder l’ouverture du col, et peuvent s’imposer si l’examen médical révèle un risque trop élevé. Toutes les explications dans cet article.
1. Physiologie
Le col peut être vu symboliquement comme un cadenas de la cavité utérine.
Au début de la grossesse, ce dernier est long, postérieur et fermé normalement.
Puis le volume utérin va considérablement s’accroitre et le col va se « ramollir » progressivement sous l’influence des hormones (œstrogène et progestérone), mais rester fermé.
Au neuvième mois, il se ramollit encore, se raccourcit et s’ouvre naturellement. On dit alors qu’il est « mature ».
Lors de l’accouchement, pendant la phase de « travail » , sous l’effet des contractions déclenchées par d’autres hormones (prostaglandines), le col s’efface et s’ouvre pour faciliter le passage du bébé.
2. Données épidémiologiques
Le nombre de grossesses gémellaires a augmenté de 50% entre 1980 et 2005 grâce aux progrès de la Procréation Médicalement Assistée (PMA).
Ainsi en 2019, l’INSEE a répertorié en France :
120.086 naissances de jumeaux
201 naissances de triplés
3 naissances de quadruplés
1 naissance de sextuplé
En 2012, la Haute Autorité de Santé (HAS) établissait un rapport sur les données épidémiologiques liées à la grossesse en général. Dans ce document, un encart traitait des données sur les grossesses gémellaires.
A savoir :
« Naissance gémellaire : une analyse a été effectuée sur la population de naissances gémellaires, groupe qui présente des risques élevés, notamment de prématurité et de petit poids. Il a été rapporté les principaux résultats suivants :
- Sur l’ensemble des naissances, mort-nés inclus, le taux de prématurité est de 42,7 % au lieu de 6,3 % pour les enfants uniques, soit un risque multiplié par 7 environ.
- Il a été rapporté que 8,4 % des jumeaux naissent avant 32 semaines au lieu de 1,3 % des enfants uniques.
- L’état de santé à la naissance se caractérise par un plus grand nombre d’enfants ayant un score d’Apgar inférieur à 8, à une minute ou cinq minutes chez les jumeaux que chez les enfants uniques. L’ensemble de ces différences conduit à un taux de transfert en unité spécialisée beaucoup plus élevé chez les jumeaux.
Au total, 33,8 % des jumeaux ont été transférés dans un autre service ou ont fait l’objet d’une hospitalisation particulière au sein de la maternité, au lieu de 5,9 % des enfants uniques.
Seulement 5 % des enfants ont dû changer d’établissement en raison d’un transfert, montrant que la plupart des enfants sont nés dans un établissement adapté à leur niveau de risque. »